Autodestruction
Sinik
4:26L'histoire commence aux Ulis en 1984 Petit et peace, dire que cette ville allait changer ma life J'en suis marqué, j'ai débarqué un soir d'hiver Cité des Hautes Bergères, tout a l'air grand mais faudra bien s'y faire J'avais quatre ans mais les souvenirs me sont restés intacts Ainsi débute ma vie entre les teurs-inspec et l'terrain vague De jour en jour, mes nouveaux potes seront mes nouveaux frères Peut-être qu'on est sur terre mais seul l'enfer me sera offert (yeah) À cet instant, j'ignore encore que les mâtons m'attendent Va dire à ta maman que j'suis un bon, que j'ai déjà ma bande '88, on a huit piges et tout roule Avec mes potes, on joue au foot, de la tour février à la tour août À l'école, ça s'passe mal, j'me sens mal J'vis mal, j'dors mal et quand j'en parle, j'ai mon cœur qui s'emballe Tous les 25 décembre, il faut trouver les mots L'argent nous fait défaut et par sa faute, le Père Noël est mort J'ai peur de rien sauf de mon père et ses putains d'colères De ce putain d'collège, des profs et des bulletins scolaires Ça s'dégrade, doucement mais sûrement Et tard le soir sur le banc, j'entends les grands pousser des hurlements Deux années passent et les premiers soucis s'amassent très vite La chance m'évite alors après la classe, on casse des vitres J'aimais le son mais quand j'rentrais, j'apprenais pas mes leçons Petit mais paresseux, trop parisien mais bon, n'aie-je pas raison? '90, j'ai dix ans, j'commence à faire le mac (Et même à parler mal parce que j'ai pas cette putain d'paire de Nike) J'traîne de plus en plus et aime de moins en moins Hier, quand j'suis rentré, j'ai vu des jeunes rouler des joints dans l'coin J'aimais l'été avec mes potes, le soleil sur l'épaule Du rap et du football, pendant qu'les grands dessaoulaient sous les halls J'encaisse les coups quand j'ouvre ma gueule ou j'ai un mot Hors de la norme, encore un homme caché dans le corps d'un môme Anéanti car mes parents n'ont jamais su mentir L'huissier m'appelle "fiston" parce que ce fils de pute m'a vu grandir Doucement, j'commence à rentrer tard pour admirer les tours J'ai 12 ans et l'école me casse les couilles, alors je sèche les cours J'te l'ai pas dit, à cette époque, la rue m'inspire À 13 ans, j'écrivais des p'tits bouts d'phrase qui ne voulaient rien dire Premier chapitre, les Ulis pour adresse Premier couplet de '84 à '93 Tu dois pouvoir expliquer c'que c'est Une lettre de l'école Ils disent que tu y vas pas depuis des mois Des mois Rappelle-toi, on était jeunes On n'avait pas la haine, on n'avait pas d'label Dix ans plus tard, certains manquent à l'appel Un peu plus tard, j'aurai ma ville comme soutien Soudain, j'écrirais ça pour que tu saches d'où j'viens (les Ulis) Pour que tu saches que toute ma life a un goût de flingue Pour pas qu't'oublies, après bergère, rajoute jungle Pour que tu saches à quel point tout ça me manque Que tu comprennes mon histoire tout simplement L'histoire reprend violement, année 1.9.9.4. À une époque, mon pote, où les carreaux éclatent et les keufs claquent Mauvaises fréquentations entraînent les tentations Désordonné selon la conseillère de désorientation L'école, c'est mort, j'redoute que ma rue doute Dans l'fond, c'est rien à foutre Parce que plus tard, je s'rai une star du foot Mes premiers vols, mes premières tapes, mes premières liasses Mon premier pote qui meurt, mon premier flingue devant ma première tasse Du haut d'ma tour j'vis en hauteur avec ma peine autour Ce putain d'monde est sourd, personne m'entend lorsque j'appelle au secours '95, avec mes potes, ça va d'plus en plus mal Haineux pour la plupart, me calcule pas, j'm'endors de plus en plus tard J'ai l'air d'un gosse fait pour la tess et les biz des trons-li Les grands m'ont dit "fais gaffe" parce que les keufs te soulèvent dans ton lit Effectivement, les keufs te sautent pour te faire déraper J'avais 16 ans quand j'ai gravé "Malsain" en GÀV Encore trop jeune pour travailler, plus d'école Alors on traîne et on déconne, ici c'est le hall qui distribue les rôles J'aimais rapper, mes potes pas trop mais j'ai tenté ma chance C'était la première fois que des bouts d'phrase pouvaient quitter ma chambre Les miens m'écoutent mais ne m'suivent pas dans mon délire Tandis qu'aux Amonts, y a du flow déjà très tôt, c'est c'que j'entendais dire C'est avec eux que j'pète le mic et toutes les carotides Que tous les carreaux tiltent, baisent la ville de façon chaotique À part le son, deux ans plus tard, j'ai grillé toutes mes cartes Et j'ai soufflé mes 18 bougies au D4 En ressortant, j'me suis pas dit qu'j'avais eu tort, mec C'est pour le simple fait, mais ça n'te rend ni plus faible, ni plus fort J'ai dû tirer ma première taffe un putain d'soir d'été Puis j'ai compris que c'était mal et j'commence à regretter Entre temps, j'ai dû replonger deux-trois fois La police veut m'avoir, le rap est love de ma voix Rappelle-toi, on était jeunes On n'avait pas la haine, on n'avait pas d'label Dix ans plus tard, certains manquent à l'appel Un peu plus tard, j'aurai ma ville comme soutien Soudain, j'écrirais ça pour que tu saches d'où j'viens (les Ulis) Pour que tu saches que toute ma life a un goût de flingue Pour pas qu't'oublies, après bergère, rajoute jungle Pour que tu saches à quel point tout ça me manque Que tu comprennes mon histoire tout simplement Rappelle-toi, on était jeunes On n'avait pas la haine, on n'avait pas d'label Dix ans plus tard, certains manquent à l'appel Un peu plus tard, j'aurai ma ville comme soutien Soudain, j'écrirais ça pour que tu saches d'où j'viens (les Ulis) Pour que tu saches que toute ma life a un goût de flingue Pour pas qu't'oublies, après bergère, rajoute jungle Pour que tu saches à quel point tout ça me manque Que tu comprennes mon histoire tout simplement